Franck Ribéry avoue qu'il était perturbé après son retour de la Coupe du monde. Mais, aujourd'hui, il est concentré sur l'OM et les Bleus. Sans se mettre de pression, le Marseillais a toutefois conscience qu'il va avoir davantage de responsabilités depuis le départ de Zinédine Zidane.
FRANCK RIBERY, quel souvenir gardez-vous de la finale de la Coupe du monde ?
F.R. : Personnellement, j'étais triste pour Zizou, de l'avoir vu prendre sa retraite comme ça après les matches qu'il a fait. Il a ses raisons pour avoir fait ça, il a assumé. Il a dit qu'il ne regrettait pas ce qu'il a fait, et moi, je suis tout à fait d'accord avec lui. Mais c'est vrai que ça m'a touché de le voir comme ça parce que, à mes yeux, c'est un grand.
C'était un rêve de jouer avec lui en Coupe du Monde.Avez-vu revu les matches de l'équipe de France ?
F.R. : Oui, je les ai même revus plusieurs fois. Il y a des images qui restent, que ce soit dans les vestiaires ou lors des matches. On aurait voulu que la finale se termine bien mais c'est la vie. Quand on est allé sur podium pour récupérer la médaille, ça nous a touché. Quand je vois les matches que l'on a fait contre l'Espagne, le Portugal ou le Brésil pour ça se termine comme ça, c'est sûr que ça fait bizarre.Est-ce Zinedine Zidane vous manque ?F.R. : Bien sûr, il me manque. Mais il manque à tous les joueurs, il manque à toute la France. Il a pris sa décision de prendre sa retraite et il l'a bien fait. C'était le moment de le faire parce qu'il ne faut pas oublier toutes les années de bonheur qu'il a donné aux gens et à toute sa famille. Franchement, ça restera un des meilleurs joueurs du monde. Que ce soit en match ou à l'entraînement, ça va faire bizarre de ne pas l'avoir avec nous sur le terrain. C'était un plaisir de jouer avec vous.
Aurez-vous davantage de responsabilités avec le départ de Zidane ?
F.R. : C'est vrai que maintenant que Zizou a arrêté, les gens attendent beaucoup plus de moi, j'en suis conscient. Si je suis ici, c'est parce que j'ai galéré. Je viens pour apporter du plus. C'est à moi de continuer à travailler et surtout de ne pas me prendre la tête. Je n'ai que 23 ans et il me reste encore beaucoup d'années devant moi.
A moi de prendre le maximum de plaisir.Etes-vous prêt à prendre sa place dans l'axe ?
F.R. : Quoi qu'il arrive Je suis plutôt un joueur de côtés, que ce soit à droite ou à gauche, mais j'ai déjà joué au poste de Zizou. On a de bons attaquants avec Thierry Henry, Louis Saha et David Trezeguet. On peut jouer devant avec deux attaquants. Après c'est le coach qui gère tout ça. Nous, on est à l'écoute des consignes qu'il peut donner. A nous de les appliquer. Mais je me sens de jouer là (dans l'axe).Avez-vous changé de statut depuis cette Coupe du monde ?F.R. : Mon statut a changé, c'est sûr... dans tous les domaines. Mais depuis le premier jour en équipe de France je le répète, tout le monde m'a bien accueilli. J'avais l'impression d'avoir déjà plusieurs sélections en équipe de France. Contre la Bosnie, ça n'avait pas changé. Il y a toujours une bonne ambiance, je n'ai pas changé. Je suis toujours le Ribéry qui chambre, qui rigole. Les autres joueurs aussi. Mon objectif, c'est de faire partie de chaque sélection, que je sois sur le terrain d'entrée ou que je débute sur le banc. J'espère juste que le coach fasse appel à moi.
Comment avez-vous vécu le feuilleton Ribéry cet été ?
F.R. : Après ma bonne saison à Marseille et la Coupe du Monde, ça n'a pas toujours été facile à gérer. Il y a eu beaucoup de pression. Mais je savoure ce qui m'arrive. Je préfère quel es choses se passent comme ça plutôt qu'on ne parle plus de moi et que je sois presque "à la cave". Ca fera deux années dans le même club. Depuis longtemps, j'ai pas mal voyagé. Donc c'est aussi pour ça que je suis content d'être resté à l'OM. Je me sens bien, les gens m'ont adopté comme si j'étais Marseillais et j'espère quelque chose pour la fin de saison avec Marseille.
Pourquoi avoir annoncé que vous vouliez quitter l'OM avant de vous rétracter ?
F.R. : Franchement, c'était difficile. Avec ma bonne saison avec Marseille et ma très bonne Coupe du monde... c'était parfois difficile à gérer toutes ces sollicitations. Les gens ont dû se demander si Ribéry savait ce qu'il voulait. A un moment donné, je ne sais pas si j'avais encore les pieds sur terre. J'étais perturbé, beaucoup de clubs me voulaient. J'apprends, je n'ai que 23 ans. J'ai fait des erreurs. Avec du recul, j'aurais peut-être dû éviter de la faire. Mais j'ai su rebondir et remettre tout ça dans l'ordre. A partir de là, tout est parti comme si il ne s'était rien passé.
Comment jugez-vous le début de saison avec Marseille ?
F.R. : Très bien. On a bien démarré. Ça fait un moment que le club n'avait pris un pareil départ. Marseille est un club qui doit jouer la Ligue des Champions chaque année. On a le meilleur public de France. Ça reste un grand club même si Lyon a bien géré le championnat ces dernières années. Mais ne faut pas oublier que la saison est encore longue. Moi, je me sens très bien. Il y a eu une période qui a très dure. Mais tout est rentré dans l'ordre. C'est vrai que j'avais plusieurs contacts. J'aurais pu partir mais j'ai senti que les dirigeants voulaient absolument que je reste. Honnêtement, il y a eu une période où je voulais quitter le club. Finalement, je suis très content d'être à Marseille. Tout le monde m'aime bien là bas.
En une semaine, vous vous rendrez au Stade de France pour affronter l'Italie avant de jouer au Parc des Princes où vous risquez de vous faire siffler...
F.R. : (Sourires) Ça n'est pas grave. C'est normal, je joue à Marseille et je vais aller au Parc. Même si les supporters du PSG aiment l'équipe de France, je reste un Marseillais. Je sais très bien comment ça se passe entre les deux équipes. Il y a beaucoup de tension chez les supporters. J'accepterai la façon dont ça va se passer à Saint-Denis et ensuite au Parc. Mais, avant cela, il y a deux matches importants avec l'équipe de France. Le PSG, on verra après...
Comment abordez-vous ce premier rendez-vous des qualifications pour l'Euro 2008 en Géorgie ?
F.R. : Honnêtement, le match amical contre la Bosnie nous a fait du bien. Ce sera un peu le même environnement. En face de nous, les joueurs seront motivés à 200 % et voudront gagner contre l'équipe de France. A nous de ne pas prendre ce match à la légère et d'être concentrés. Ça ne va pas être facile pour nous mais on doit faire le maximum pour gagner. Ça nous ferait du bien.Après, place à l'Italie&hellipF.R. : Ça ne sera pas une revanche... mais ce sera un match particulier. Il y aura d'engagement et de tension. Il faudra se concentrer sur notre jeu et se faire plaisir. Il ne faudra compter que sur nous-mêmes et ne faire notre jeu. On parle de l'Italie mais, contre la Géorgie, ce sera peut-être plus difficile. Parce que ce sera à l'extérieur, la pelouse ne sera peut-être très bonne et surtout on aura en face de nous une équipe qui aura la gnak. L'important, c'est la qualification.
Etes-vous surpris de revoir Lilian Thuram et Claude Makelele avec les Bleus ?
F.R. : Ça fait plaisir de les voir avec nous. Ils sont très importants pour l'équipe, que ce soit sur ou en dehors du terrain. Que ce soit en dehors ou sur le terrain. Je savais qu'il y avait plus de chances de voir Thuram que Makelele. Avec Claude, franchement, on n'en a pas trop discuter. Mais c'est clair qu'il va nous faire du bien.