Génération Ribéry
Loin de moi l'idée de dramatiser, mais la demi-finale de Coupe du monde qui attend l'équipe de France face au Portugal, mercredi à Munich, sera un match difficile, bien plus difficile qu'on le croit. J'entends beaucoup de gens, ici et là, dire que nous sommes déjà en finale. Non ! La réalité doit nous ramener à l'humilité et à la modestie.Ce n'est pas parce que nous avons battu le Brésil que nous gagnerons forcément face à une équipe qui n'a pas le même statut. Les Bleus sont bien placés pour connaître le danger qui se présente à eux : leurs adversaires vont se sublimer, mercredi, exactement comme ils ont dû le faire, eux-mêmes, face aux Brésiliens. Les Portugais auront face à eux des champions du monde non pas "en titre", mais "en puissance" : ils voudront donc se surpasser, c'est certain.
Il ne s'agit pas, pour les Bleus, de repartir de zéro ou de faire comme si rien ne s'était passé dans ce Mondial. Il leur faut simplement retrouver une certaine fraîcheur de telle sorte qu'au coup d'envoi l'équipe reparte avec le même équilibre collectif et sans perdre le sang-froid qui la caractérise.Quand on parle de fraîcheur, on pense immédiatement aux jeunes joueurs qui ont gagné leur place dans cette équipe, et notamment Franck Ribéry. Je dois dire que j'aime beaucoup la folie et l'insouciance que dégage ce genre de joueur. Sa génération, à laquelle appartient également le Portugais Cristiano Ronaldo (un sacré phénomène, celui-là !), apporte une autre dimension au football, même si tout n'est pas parfait chez ces jeunes.
L'aspect positif, c'est qu'ils ne se posent pas de questions sur le terrain. Ils ont également une intuition particulière. Leurs dribbles sont instinctifs et eux-mêmes ne se rendent pas toujours compte de ce qu'ils réalisent.L'aspect négatif, c'est qu'ils ont parfois tendance à ne pas respecter certains principes de jeu et faire un peu n'importe quoi dans leur zone. L'avantage, c'est qu'ils sont perfectibles. J'ai toujours préféré les joueurs qui en font "trop" aux joueurs qui en font "trop peu", car au moins il est possible de les faire progresser.Qu'un garçon comme Franck Ribéry ait été intégré aussi facilement par le reste du groupe alors qu'il ne comptait aucune sélection il y a deux mois n'est pas une surprise. Le groupe n'est pas fou. Quand arrive un joueur de cette qualité, on l'accueille à bras ouverts. Ribéry me rappelle Alain Roche quand celui-ci a fait ses débuts aux Girondins de Bordeaux à l'époque où je les entraînais : les anciens le protégeaient comme des papas-gâteaux. Un joueur de valeur - qui plus est pas présomptueux -, on le couve...
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